En 2017, dans le cadre de la « revalorisation » des personnels, une 3è classe était créée : la classe exceptionnelle. Les conditions d’accès sont tout de suite apparues comme une véritable usine à gaz. Des conditions d’accès ubuesques avec un vivier 1, lié à des conditions d’exercice spécifiques, et un vivier 2 concernant l’ancienneté. Des quotas de promus délirants (80%/20%, puis 70%/30%) des restrictions proches du masochisme (maximum 10% du corps, quel que soit le nombre de promouvables…). Et au sein de cette classe exceptionnelle, la création d’un « échelon spécial » qui allait mettre de nouveaux bâtons dans les roues de la carrière des collègues.
Très tôt le SNCL a dénoncé ces aberrations et cette organisation on ne peut plus complexe. Le tout mis en place sans le regard des organisations syndicales à présent écartées des lieux de décision. L’opacité la plus totale.
Dans ces conditions, les collègues -et le SNCL- se sont adaptés aux règles. 8 ans -puis 6 ans- d’exercice spécifique pour avoir droit au vivier 1, voie royale de la promotion. Laissés en bord de route les collègues n’ayant que 5 ans à valider, en début de carrière. Si les règles avaient été claires dès le début, les stratégies auraient certainement été bien différentes. Mais maintenant, tout est mis en place……croyez-vous.
A compter des promotions 2024, selon un projet de décret en cours de rédaction à l’heure où nous écrivons ces lignes, le système des viviers sera abandonné. Les promotions se feront par une seule voie, l’ancienneté. De même, le contingent de 10% du corps, qui avait pour effet pervers d’opposer les générations entre elles est également abandonné. Les promotions se feront selon un prorata des promouvables (encore à déterminer), comme l’accès à la hors-classe.
Si le SNCL se félicite de voir un peu plus de clarté dans la gestion de carrière des personnels, nous ne pouvons que déplorer qu’encore une fois les collègues sont pris par surprise. Ceux qui avaient œuvré pour favoriser leur accès au vivier 1 ont la sensation d’être les dindons de la farce. Certains, promouvables en 2023, risquent même de ne plus être inscrits sur les listes des promouvables 2024 ou 2025. Le SNCL veillera au sort que l’administration va leur réserver.
Pour le SNCL, toutefois, garder des promotions au vivier 1, sous conditions, n’était pas tenable. Dans de nombreuses académies, le nombre de candidats devenait largement insuffisant. Il n’était pas rare de voir TOUS les candidats au vivier 1 promus lors d’une campagne donnée. Peu importe leurs états de service. Alors qu’au vivier 2, nombreux étaient les collègues restant sur le pas de la porte de la promotion sans n’avoir jamais démérité dans leurs enseignements.
Mais notre ministère a également balbutié à de nombreuses reprises en établissant les listes des éligibles au vivier 1. Les enseignements en BTS, par exemple, validés en 2017 et 2018 sont sortis des critères. Mais pas pour tous. Ceux qui avaient candidaté en 2017 et/ou 2018 devaient se voir accorder le bénéfice du vivier 1. De cet imbroglio sont nés de nombreux recours auprès des Tribunaux Administratifs. Recours régulièrement perdus par l’Administration qui devait alors annuler la liste des promus pour en établir une autre…Plus de viviers, plus de problèmes a-t-on certainement pensé au Ministère.
Dans la même logique, la promotion à « l’échelon spécial », également étroitement contingenté, va désormais se faire de façon automatique, à l’ancienneté dans ce que l’administration appelle un phénomène de linéarisation. Cela correspondra donc à un changement d’échelon à l’ancienneté, de façon classique. Le SNCL se félicite de cette décision qui est une de ses revendications depuis la création de la classe exceptionnelle.
Tous les corps des enseignants, CPE et CoPsy sont concernés par ces mesures, sauf le corps des agrégés qui n’avait pas d’échelon spécial dans leur classe exceptionnelle.
Il faudra là également se pencher sur le sort des collègues qui, sur la base des règles en vigueur, ont refusé une promotion de changement de corps au vu des reclassements et contingentement divers. Cela n’aura plus cours à présent. Le SNCL se penchera sur ces cas et tentera de trouver des solutions pour les collègues concernés.