Un mandat présidentiel se termine, un nouveau débute : et dans cette valse politique, la question de la valorisation des directeurs d’école a toujours autant de difficultés à faire son chemin…
Pour ce qui concerne le dossier de la direction d’école, peu de choses ont changé malgré le long débat autour de la loi Rilhac et ses divers rebondissement. Après deux ans d’espérance, les traductions concrètes de cette ambition peinent à se manifester.
En cette rentrée scolaire, certains collègues en charge de la direction ont bien vu leur décharge hebdomadaire augmenter, mais cela ne concerne au final qu’une minorité d’écoles.
Le SNCL-FAEN réitère sa demande d’accorder au minimum 1 jour de décharge par semaine à tous les directeurs quel que soit le nombre de classes, une demande plus que légitime en raison du nombre d’un ensemble de tâches à effectuer incompressibles, qui restent les mêmes que l’on accueille 1 ou 10 classes dans l’établissement.
Pour le SNCL-FAEN, toutes les décharges doivent être augmentées pour permettre aux directeurs de pouvoir gérer leur classe et l’école avec plus temps et de facilité. Les allègements administratifs promis par le ministère peinent à arriver dans les DSDEN. Les directeurs reçoivent toujours autant de mails, d’enquêtes et de tableaux à remplir. Quant à la mise en place du vote électronique pour les élections de parents d’élèves, tant attendue par les directeurs, elle n’est toujours pas d’actualité alors que les élections se déroulent en ce moment même !
Là encore, le SNCL-FAEN demande que les mesures prises soient appliquées et que cesse enfin la surcharge administrative imposée aux directeurs. La revalorisation de la fonction doit passer par un temps de décharge significatif et augmenté ainsi que par une augmentation des indemnités.
Au-delà de ces ajustements d’urgence, le débat de fond doit se poursuivre sur la responsabilité et le statut de ces personnels. Il doit aussi s’accompagner d’une réponse ferme et organisée afin que ces derniers puissent réinstaurer la garantie d’une instruction publique, exigeante et laïque dans toutes les écoles, ce qui suppose d’en finir avec les compromis, de resanctuariser les établissements et de replacer une frontière nette et respectueuse en réponse aux ingérences grandissantes des parents, des familles et de toutes les influences extérieures à l’école.
Pour couronner le tout, les directeurs sont maintenant en première ligne pour les évaluations d’école. Ils vont devoir organiser des concertations entre les différents acteurs (parents, mairie, périscolaire….) : il faudra donc trouver des dates, lieux et horaires qui conviennent à tous, recueillir les remarques, rédiger des comptes-rendus, mettre en place des actions et tout cela sans temps supplémentaire. Tous les 5 ans, le directeur deviendra ainsi une sorte de « wedding planner » rebaptisé « evaluation planner »….. le côté magique en moins !
L’évaluation d’école est présentée par le Ministère comme un moyen de permettre aux professeurs des écoles de réfléchir à leur action, d’établir un diagnostic, de définir des axes de travail en lien avec leur projet d’école. Tout ceci est chronophage et doit être fait dans le temps de service actuel. On comprend bien que le manque de temps dénoncé depuis longtemps par les directeurs n’est pas près de s’estomper….
LE SNCL-FAEN attend donc avant la fin de l’année des mesures fortes en faveur des professeurs des écoles et des directeurs d’école. Une revalorisation salariale est indispensable et une réelle formation initiale est nécessaire pour que le métier soit vraiment reconnu dans la société.