L’orage persiste au-dessus des écoles de France… Il ne s’agit pas que de morosité, comme l’a sous-entendu le ministre, mais d’un ras-le-bol explosif. En cette fin d’année scolaire, le SNCL dresse un état des lieux…
Le manque d’attractivité pour le métier est flagrant, le nombre de postes proposés au niveau national est insuffisant et ne cesse pourtant de baisser : comment aujourd’hui espérer motiver les étudiants à devenir professeur des écoles ?
Il manque des professeurs dans les classes. Les dédoublements en REP+ et les augmentations de décharge pour certains directeurs doivent appeler un recrutement plus important d’enseignants. Au lieu de ça, l’administration ferme des section à tout va, refuse des temps partiels à des collègues qui en ont besoin et supprime de plus en plus de postes de remplaçants.
Le SNCL-FAEN soutient les réformes qui peuvent améliorer les conditions d’exercice des enseignants en REP+ et des directeurs, mais cela ne doit pas se faire au détriment des autres collègues.
Les AESH eux aussi sont en sous-nombre, obligeant les collègues à accueillir des élèves en situation de handicap sans accompagnant et sans la préparation adéquate.
Le SNCL exige que l’administration prenne en compte les difficultés rencontrées quotidiennement par les collègues et revoie à la baisse le seuil d’ouverture ou de fermeture de classe. Tous les collègues s’accordent à dire que moins il y a d’élèves dans la classe, meilleur est leur suivi : et c’est également le résultat qui apparait des premières évaluations des dédoublements.
La pénurie de remplaçants engendre une dégradation des conditions d’exercice pour les collègues qui doivent accueillir dans leur classe les élèves sans enseignant en plus de leurs élèves. Résultat : des classes surchargées et des enseignants à bout ! Le SNCL-FAEN demande une baisse significative du nombre d’élèves par classe en maternelle et en élémentaire ainsi qu’une augmentation du nombre de postes de remplaçants.
Le mal-être des professeurs continue de grandir inexorablement dans nos écoles, et beaucoup d’entre nous sommes inquiets pour la rentrée à venir. Ce mal-être est lié aussi à l’absence de prise en compte par l’administration des situations personnelles. Ainsi, les demandes de mutation sont nombreuses mais dans les faits peu de collègues parviennent à obtenir un poste qui les intéressent. Les nominations par extension des vœux se multiplient et de nombreux enseignants ne sont pas satisfaits du mouvement, se retrouvant même parfois dans des situations intenables personnellement, qui les poussent à la démission.
Par ailleurs, face au problème de recrutement et au nombre exponentiel de démissions ou de ruptures conventionnelles, l’administration fait le choix de refuser les demandes de temps partiel : une logique perverse qui, à terme, va alimenter encore les démissions. Des collègues travaillant à mi-temps depuis des années se sont vus refuser leur demande pour raison de service. Les recours se multiplient et le SNCL-FAEN est aux côtés des collègues pour défendre leurs droits. La prise en compte des conditions personnelles des enseignants lors des mutations et pour les demandes de temps partiels doit être réelle et non soumise à des choix purement administratifs.
Face à tous ces problèmes, le SNCL rappelle qu’une grande partie d’entre eux pourraient être résolus ou au moins atténués par un recrutement en nombre et en qualité. C’est donc bien l’accès aux métiers, les concours, la formation initiale et l’attractivité des rémunérations qui doivent faire l’objet de révisions ambitieuses dans les années qui viennent, si nous souhaitons sauver le premier degré !